Étymologie et dénominations
Le terme diamant est issu du bas latin diamas, -antis, probablement issu par métathèse de *adimas, -antis ("aimant", le terme désignant à l'origine le métal le plus dur puis, toute matière très dure, comme la magnétite qui agit comme un aimant) sous l'influence des mots grecs commençant par dia-, lui-même dérivé du grec ancien Ἀδάμας (adamas : indomptable, de adamastos3 : inflexible, inébranlable4 », qui a donné l'adjectif adamantin, l'ancien nom du diamant adamant et également la désignation adamantane, hydrocarbure tricyclique de formule C10H16)5.
Le terme qualifie initialement un état d'âme indomptable avant de désigner les métaux les plus durs avec lequel sont forgés les armes et les instruments des dieux (les seuls à posséder le secret de leur préparation) : le casque d'Hercule (Théogonie d'Hésiode), la faux de Saturne, la charrue d'Æétès ou les chaînes de Prométhée (Eschyle)6.
Son sens de "minéral dur" et son "éclat adamantin" à la brillance étincelante expliquent qu'il a servi de référence pour désigner une grande variété de gemmes comme :
le corindon synthétique : « diamant d'alumine » ;
l'hématite : « diamant noir du Névada », « diamant d'Alaska » (hématite noire) ;
l'obsidienne décolorée : « diamant du Névada » ;
la pyrite : « diamant alpin », « diamant de Pennsylvanie » ;
le quartz : « diamant de Bohême », « diamant de Briançon », « diamant de Brighton », « diamant de Bristol », « diamant de Buxton », « diamant de Hawaii » ; « diamant irlandais », « diamant mexicain », « diamant occidental » ;
« diamant Marmorosch » (variété de quartz) ;
« diamant d'Alaska », « diamant du Brésil » (cristal de roche) ;
« diamant d'Alençon », « diamant allemand » (quartz enfumé) ;
« diamant d'Arkansas » (quartz nommé également Horatio Diamond) ;
« diamant du Colorado » (quartz fumé transparent) ;
« diamant du Dauphiné », « diamant de Rennes » (quartz hyalin) ;
le zircon : « diamant de Ceylan » (incolore), « diamant de Matura » (zircon décoloré).
Toutes ces dénominations sont en fait abusives7 (sauf évidemment pour indiquer la provenance d'un véritable diamant).
L’appellation adamas, « diamant », se précise cependant dans le traité Sur les pierres du philosophe grec Théophraste6 et est reprise dans l’œuvreHistoire naturelle du romain Pline l'Ancien8, les deux auteurs réservant au mot diamant la pierre actuellement connue sous ce nom.
Du terme adamas dérivent les dénominations occidentales (français diamant, anglais diamond, espagnol et italien diamante), sanskrits et arabes (almas), russe (алмаз)9.
En France, l'usage commercial du terme « diamant de culture » (diamant synthétique) est interdit (voir gemme).
Histoire
Diadème de l'impératrice Joséphine de Beauharnais (vers 1804)
La légende raconte que le diamant est exploité depuis 6 000 ans en Inde (cas du Koh-i Nor)11. Historiquement, les premiers diamants sont extraits il y à 3 000 ans en Inde12 où ils sont trouvés uniquement dans les gisements alluvionnaires (rives des cours d'eau)13 tels le Pennar, le Godâvarî, le Mahânadî ou le Krishnâ dans la région mythique de Golconde, principal centre de commerce du diamant pendant des siècles14. Il est représenté comme le « fruit des étoiles » ou provenant de sources sacrées, aussi orne-t-il les objets religieux15. Des textes bouddhistes révèlent tout son symbolisme : Sūtra du Diamant (pour qui le diamant est, comme la vérité, éternel), textes du Vajrayana. Il est aussi un objet de culte hindou, représentant symboliquement les vajras, et fait partie du mysticisme du jaïnisme et du lamaïsme tibétain16. Les Dravidiens pensent que les diamants poussent dans le sol comme des légumes, c'est pourquoi ils utilisent le caroubier dont les fèves servent d'étalon de masse pour peser les diamants, pratique à l'origine du carat17.
Le diamant est à l'origine un élément de parure comme d'autres, (la taille du diamant (en) en facettes qui lui donne sa brillance caractéristique n'apparaît pas avant le milieu du XIVe siècle18, probablement par crainte que cette technique ne lui fasse perdre de ses pouvoirs19), aussi est-il surtout utilisé comme amulette et talisman à cause de ses pouvoirs magiques et pour sa grande dureté dans la taille d'outils en fer ou la perforation de gemmes (jades, saphirs), comme en Chine, au Yémen vers -400 où ont été trouvées des perles percées par des diamants et au Kalimantan, partie indonésienne de Bornéo où le diamant est découvert vers 60020.
L'Antiquité [modifier]
En Égypte, Grèce et Rome antique, il est considéré comme indestructible chimiquement et représenter les « larmes de Dieu ». Il est porté comme amulette à laquelle on attribue la vertu d'être un anti-poison, la poudre de diamant est utilisée en glyptique. De par sa rareté, il prend de plus en plus de valeur et gagne son statut de pierre précieuse15. Ses formes naturelles, sa dureté et sa transparence obtenue par un polissage partiel le rendent suffisamment attrayant pour qu'il soit monté en bijou pour la première fois vers le IIe siècle, la mythologie gréco-romaine l'associant à l’amour éternel : les flèches de Cupidon auraient en effet été surmontées de pointes de diamant21.
Le Moyen Âge et la Renaissance [modifier]
Au début du Moyen Âge, son commerce devient limité : l'expansion de l'Islam a pour effet que les marchands arabes contrôlent les routes caravanières vers l'Inde et l'Église chrétienne condamne l'usage des diamants comme amulette païenne. Le commerce du diamant se redéveloppe à partir des Grandes découvertes qui voient l'ouverture de la route des Indes par les Européens, les républiques maritimes prenant progressivement le monopole des épices et la République de Venise devenant le centre de commerce du diamant en Occident22.
Au Moyen Âge et à la Renaissance, il est porté au sommet des couronnes ou en pendentif, orne les regalia et symbolise le « troisième œil » des mahârâjas. Les rois européens se le procurent pour sa rareté mais aussi pour son pouvoir d'anti-poison, panacée ultime23. En 1270, Louis XI institue des lois somptuaires réservant le diamant au seul souverain24. Jusqu'en 1477, date à la laquelle l'archiduc d'Autriche, Maximilien Ier de Habsbourg offre comme bague de fiançailles un diamant à Marie de Bourgogne, le diamant est porté uniquement25 par des souverains hommes26. François Ier constitue les diamants de la Couronne en important des diamants d'Inde comme le Régent, puis d'autres ont été ajoutés par ses successeurs comme le Sancy et le diamant bleu de la Couronne.
En 1534, le pape Clément VII meurt en avalant un médicament à base de poudre de diamant. Dès lors le diamant paré de vertus curatives est utilisé comme poison (poudre de diamant utilisée dans des bagues à poison)27. Un diamant imparfait (brillant moins) est supposé porter malheur (ainsi le Bleu de France acheté par Jean-Baptiste Tavernier en 1668 pour le compte de Louis XIV n'est que de 220 000 livres, prix très inférieur aux gros diamants incolores). En fait, il s'agit le plus souvent pour les propriétaires de mine de créer une légende de malédiction pour dissuader les voleurs de vouloir les dérober ou pour les joaillers de créer toute une mythologie qui augmente la cote de vente du joyau28.
(source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Diamant)